Buenos dias queridos!
Cette semaine, j'ai assisté à l'évènemet-que-l'on-voit-une-fois-dans-sa-vie. Et quid de l'évènement-que-l'on-voit-une-fois-dans-sa-vie??? Le bicentenaire de la nation argentine, évidemment (quoi, vous n'étiez pas au courant?). Quand les drapeaux argentins ont commencé à fleurir dans les rues marchandes au début du mois, je pensais que c'était pour le mondial. Erreur ma fille! Les Argentins ont bouté l'Espagnol hors du pays et comptent bien le commémorer avec pompe et panache. Et pourquoi pas avec un défilé. Comme une image vaut mieux qu'une description (philosophie de tabloïd), je vous envoie quelques photos du "modeste" défilé du 25 mai de Santa Fe. L'armée, la police, le corps médical et les gauchos défilent...en uniforme de travail. Les pompiers portent leur bonbonne d'oxygène dans le dos, les secouristes leur brancard, et les soldats pointent leur thunder sur la foule. Une autre sensibilité, je vous dit. Que ce soit en religion ou en militaire, les Argentins aiment la pompe.
Pour ma part, j'ai participé à une pièce de théâtre à la prison des jeunes. J'y jouais la nation argentine (no comment). Heureusement que le rôle était muet car avec mon accent...Je n'ai malheureusement pas de photos à vous montrer de ma brillante performance. Dommage... En fait, nous avons des photos et une vidéo, mais elles ne sont pas en ma possession. Je les poste dès que je les ai, promis!
Et maintenant, place au défilé!
dimanche 30 mai 2010
lundi 24 mai 2010
Prudence, prudence...
Hola los Suizos!
Que dire de tant passionnant pour justifier l'existence de ce blog? J'ai eu un autre exemple de l'absurdité du système pénitentiaire argentin. Nous avons rencontré, il y a deux semaines, un jeune désespéré de 18 ans au commissariat 5a. Il s'isolait des autres prisonniers, refusait de parler, se recroquevillait sur lui-même. L'adolescent avait deux larmes tatouées sur le visage, signe prémonitoire sans doute. Quand nous sommes revenus la semaine suivante, le jeune n'était plus là. Il s'était ouvert les veines et pendu. Il a survécu... Dans la "pièce" principale de la cellule (où s'entassent les prisonniers), des fils électriques pendent au plafond. Par contre, on demande aux prisonniers d'enlever les lacets de leurs chaussures. Juste au cas où...
Lors de la visite de la pastorale au commissariat, nous avons abordé des thèmes profonds; les prisonniers sont émus. Après une leçon aussi intense, je me sens capable d'aimer mon pire ennemi d'un amour inconditionnel, sans déconner.
Mais après la théorie, voilà la pratique. Et là, ça coince. Une personne de la communauté a commis un acte lamentable. A peine rentrée du commissariat, je suis prête à aller parler à cette personne, à comprendre les raisons de son acte. Mais je m'aperçois rapidement qu'elle nous ment, depuis que nous la connaissons en somme. Or mes bonnes intentions se sont effilochées aussi vite que les vêtements de mauvaise qualité que l'on trouve ici. Cet incident a eu l'avantage de nous ouvrir les yeux. Nous avons compris que de beaux sourires et de bonnes intentions peuvent cacher autre chose. Cela ne signifie pas qu'il faut se méfier de tout le monde. Comme le dit la soeur Rosana, "gardez un coeur ouvert et une attitude prudente". Quant à la personne qui refuse de reconnaître sa culpabilité, qu'elle aille se faire voir chez les Spartiates ou chez les Schtroumpfs, je m'en fous. Le pardon, on ne le donne pas inconditionnellement. Il se mérite.
Que dire de tant passionnant pour justifier l'existence de ce blog? J'ai eu un autre exemple de l'absurdité du système pénitentiaire argentin. Nous avons rencontré, il y a deux semaines, un jeune désespéré de 18 ans au commissariat 5a. Il s'isolait des autres prisonniers, refusait de parler, se recroquevillait sur lui-même. L'adolescent avait deux larmes tatouées sur le visage, signe prémonitoire sans doute. Quand nous sommes revenus la semaine suivante, le jeune n'était plus là. Il s'était ouvert les veines et pendu. Il a survécu... Dans la "pièce" principale de la cellule (où s'entassent les prisonniers), des fils électriques pendent au plafond. Par contre, on demande aux prisonniers d'enlever les lacets de leurs chaussures. Juste au cas où...
Lors de la visite de la pastorale au commissariat, nous avons abordé des thèmes profonds; les prisonniers sont émus. Après une leçon aussi intense, je me sens capable d'aimer mon pire ennemi d'un amour inconditionnel, sans déconner.
Mais après la théorie, voilà la pratique. Et là, ça coince. Une personne de la communauté a commis un acte lamentable. A peine rentrée du commissariat, je suis prête à aller parler à cette personne, à comprendre les raisons de son acte. Mais je m'aperçois rapidement qu'elle nous ment, depuis que nous la connaissons en somme. Or mes bonnes intentions se sont effilochées aussi vite que les vêtements de mauvaise qualité que l'on trouve ici. Cet incident a eu l'avantage de nous ouvrir les yeux. Nous avons compris que de beaux sourires et de bonnes intentions peuvent cacher autre chose. Cela ne signifie pas qu'il faut se méfier de tout le monde. Comme le dit la soeur Rosana, "gardez un coeur ouvert et une attitude prudente". Quant à la personne qui refuse de reconnaître sa culpabilité, qu'elle aille se faire voir chez les Spartiates ou chez les Schtroumpfs, je m'en fous. Le pardon, on ne le donne pas inconditionnellement. Il se mérite.
mercredi 19 mai 2010
Pourquoi faire simple...
Des six semaines que j'ai passées en Argentine, j'ai retenu un point fondamental: la désorganisation. Cela peut concerner tous les domaines de la vie: que ce soit pour prendre le bus, aller voir un film au ciné ou se faire poser un lapin quand tu viens exprès à un atelier.
Ainsi, nous sommes allés dimanche à une quinta (maison de campagne) à une heure de bus de Santa Fe, pour l'anniversaire de Fernando. Ce dernier, qui vit avec nous dans la communauté, nous fait venir en bus à sa fête. Nous y passons un moment très agréable et quand nous quittons les lieux, vers 19h45, il pleut. Rien de grave, nous devons seulement attendre le bus qui va nous ramener à Santa Fe. Nous attendons, attendons, attendons...durant près de deux heures, sous la pluie, comme des cons. Et le pire, c'est que nous voyons passer un bus, qui ne s'arrête pas. L'humeur du chauffeur sur le moment... Nous retournons donc dans la maison des amis de Fernando et nous nous entassons dans les lits disponibles. Ce fut amusant finalement. Mais le lendemain, je n'ai pas pu aller animer mon atelier car je suis arrivée trop tard à Santa Fe.
Ludivine s'est rendu à une réunion des bénévoles de la pastorale pénitentiaire, section commissariats. Elle y a assisté à un grand moment d'émulation, d'efficacité et de rapidité. Les dames ont discuté durant une heure pour savoir quelle chanson elles allaient diffuser à une retraite. Et elles n'ont même pas réussi à se mettre d'accord...
Quant à moi, j'ai commencé le choeur de femmes de l'institut choral de Santa Fe. Trois répétitions de deux heures par semaine (ça rigole pas). Les filles ont déjà débuté un projet et je n'ai pas les partitions. J'ai fait faire une crise de panique à la dame du secrétariat, car j'ai réclamé des partitions deux fois la même semaine. Le lundi, elle me donne des partitions en me disant de les photocopier. Le mardi, je reçois d'autres partitions avec la consigne de les acheter sur place. Mais comme tout s'était mélangé avec les partitions du lundi, la pauvre ne savait plus ce que je devais photocopier ou acheter. Je lui ai donc proposé de TOUTES les photocopier et de les ramener le jeudi. J'ai lu sur son visage tout le soulagement du monde et au delà. Et je dois avouer que je n'ai toujours pas compris pourquoi elle ne m'avait pas donné toutes partitions directement le lundi. Mais pourquoi faire simple, quand on peut se compliquer la vie.
Voici quelques photos de l'anniversaire de Fernando:
Fernando et Melina, avec le bon gâteau que j'avais préparé (je suppose que vous vous en foutez):
Là, on attend le bus, qui ne viendra jamais:
Attention, elle mord:
Ainsi, nous sommes allés dimanche à une quinta (maison de campagne) à une heure de bus de Santa Fe, pour l'anniversaire de Fernando. Ce dernier, qui vit avec nous dans la communauté, nous fait venir en bus à sa fête. Nous y passons un moment très agréable et quand nous quittons les lieux, vers 19h45, il pleut. Rien de grave, nous devons seulement attendre le bus qui va nous ramener à Santa Fe. Nous attendons, attendons, attendons...durant près de deux heures, sous la pluie, comme des cons. Et le pire, c'est que nous voyons passer un bus, qui ne s'arrête pas. L'humeur du chauffeur sur le moment... Nous retournons donc dans la maison des amis de Fernando et nous nous entassons dans les lits disponibles. Ce fut amusant finalement. Mais le lendemain, je n'ai pas pu aller animer mon atelier car je suis arrivée trop tard à Santa Fe.
Ludivine s'est rendu à une réunion des bénévoles de la pastorale pénitentiaire, section commissariats. Elle y a assisté à un grand moment d'émulation, d'efficacité et de rapidité. Les dames ont discuté durant une heure pour savoir quelle chanson elles allaient diffuser à une retraite. Et elles n'ont même pas réussi à se mettre d'accord...
Quant à moi, j'ai commencé le choeur de femmes de l'institut choral de Santa Fe. Trois répétitions de deux heures par semaine (ça rigole pas). Les filles ont déjà débuté un projet et je n'ai pas les partitions. J'ai fait faire une crise de panique à la dame du secrétariat, car j'ai réclamé des partitions deux fois la même semaine. Le lundi, elle me donne des partitions en me disant de les photocopier. Le mardi, je reçois d'autres partitions avec la consigne de les acheter sur place. Mais comme tout s'était mélangé avec les partitions du lundi, la pauvre ne savait plus ce que je devais photocopier ou acheter. Je lui ai donc proposé de TOUTES les photocopier et de les ramener le jeudi. J'ai lu sur son visage tout le soulagement du monde et au delà. Et je dois avouer que je n'ai toujours pas compris pourquoi elle ne m'avait pas donné toutes partitions directement le lundi. Mais pourquoi faire simple, quand on peut se compliquer la vie.
Voici quelques photos de l'anniversaire de Fernando:
Fernando et Melina, avec le bon gâteau que j'avais préparé (je suppose que vous vous en foutez):
Là, on attend le bus, qui ne viendra jamais:
Attention, elle mord:
mercredi 12 mai 2010
Des prisonniers et des victimes
Hola papachos!
Au lieu d'écrire des stupidités (sur un CHAT, on n'a pas idée!), j'aurais mieux fait de donner des nouvelles de mes activités. Que se paso? Mardi, je suis allée visiter des prisonniers dans un autre commissariat, le 5a. Et si le 8a paraissait triste, le 5a est carrément sinistre. C'est fou, tu crois t'être habitué à un état de fait, et tu t'aperçois que dans l'horreur, l'homme n'a pas de limites. Mais ce fut tout de même comique quand la gardienne a trituré le cadenas pendant 10 minutes car elle ne trouvait pas la bonne clef! Quand on entre visiter les prisonniers, les gardes nous enferment avec eux. Comme à l'autre commissariat. Mais cette fois, l'endroit est minuscule, la lumière du soleil n'entre pas, et l'impression d'enfermement est beaucoup plus forte. Les 5 premières minutes, j'ai du ignorer un fort sentiment de claustrophobie. J'étais assise par terre, sur une chaise en plastique pour enfant, pendant que Blanca bavardait avec les prisonniers, toujours en partant d'un texte biblique. Les quatre hommes étaient tristes, très tristes. L'un des prisonniers, un jeune de 18 ans, est resté recroquevillé durant toute la visite, n'a pas dit un mot, s'est mis à pleurer. Un autre nous a parlé de sa mère et avait les larmes aux yeux. Je me sentais vraiment mal. Blanca parlait de la possibilité de changer et là, un jeune s'est mis à dire que c'était impossible. Son père et ses frères sont en prison et lui continue sur la même pente. Que faire?
Les gens que nous avons rencontré viennent, en partie, des quartier où nous travaillons avec la pastorale de l'enfance à risque. L'un des enfants que j'ai eu dans ma chorale cet après-midi a vu son père se faire abattre devant lui. Je rencontre les deux parties avec les pastorales: les victimes et ceux qui commettent l'acte. Et pour moi, ce sont les deux fois des êtres humains. La soeur responsable du lugar Corazon de Maria (où je donne les cours d'anglais et le choeur) m'explique que dans le quartier, les règlements de compte sont fréquents, tout comme la drogue, la prostitution... Elle me dit: "Nous faisons ce que nous pouvons, mais nous ne pouvons pas soulager tous les maux dont souffre ce quartier. Impossible".
J'aime beaucoup cette soeur, même si elle a tendance à me poser des lapins. La dernière blague en date: nous avons du donner le cour d'anglais dans la CHAPELLE car la soeur n'avait plus la clef pour ouvrir la salle. Et avec l'écho, c'était juste tordant. Mais je crois que je devrais arrêter de me comporter en bonne Suissesse et un peu plus lâcher prise.
Au lieu d'écrire des stupidités (sur un CHAT, on n'a pas idée!), j'aurais mieux fait de donner des nouvelles de mes activités. Que se paso? Mardi, je suis allée visiter des prisonniers dans un autre commissariat, le 5a. Et si le 8a paraissait triste, le 5a est carrément sinistre. C'est fou, tu crois t'être habitué à un état de fait, et tu t'aperçois que dans l'horreur, l'homme n'a pas de limites. Mais ce fut tout de même comique quand la gardienne a trituré le cadenas pendant 10 minutes car elle ne trouvait pas la bonne clef! Quand on entre visiter les prisonniers, les gardes nous enferment avec eux. Comme à l'autre commissariat. Mais cette fois, l'endroit est minuscule, la lumière du soleil n'entre pas, et l'impression d'enfermement est beaucoup plus forte. Les 5 premières minutes, j'ai du ignorer un fort sentiment de claustrophobie. J'étais assise par terre, sur une chaise en plastique pour enfant, pendant que Blanca bavardait avec les prisonniers, toujours en partant d'un texte biblique. Les quatre hommes étaient tristes, très tristes. L'un des prisonniers, un jeune de 18 ans, est resté recroquevillé durant toute la visite, n'a pas dit un mot, s'est mis à pleurer. Un autre nous a parlé de sa mère et avait les larmes aux yeux. Je me sentais vraiment mal. Blanca parlait de la possibilité de changer et là, un jeune s'est mis à dire que c'était impossible. Son père et ses frères sont en prison et lui continue sur la même pente. Que faire?
Les gens que nous avons rencontré viennent, en partie, des quartier où nous travaillons avec la pastorale de l'enfance à risque. L'un des enfants que j'ai eu dans ma chorale cet après-midi a vu son père se faire abattre devant lui. Je rencontre les deux parties avec les pastorales: les victimes et ceux qui commettent l'acte. Et pour moi, ce sont les deux fois des êtres humains. La soeur responsable du lugar Corazon de Maria (où je donne les cours d'anglais et le choeur) m'explique que dans le quartier, les règlements de compte sont fréquents, tout comme la drogue, la prostitution... Elle me dit: "Nous faisons ce que nous pouvons, mais nous ne pouvons pas soulager tous les maux dont souffre ce quartier. Impossible".
J'aime beaucoup cette soeur, même si elle a tendance à me poser des lapins. La dernière blague en date: nous avons du donner le cour d'anglais dans la CHAPELLE car la soeur n'avait plus la clef pour ouvrir la salle. Et avec l'écho, c'était juste tordant. Mais je crois que je devrais arrêter de me comporter en bonne Suissesse et un peu plus lâcher prise.
mardi 11 mai 2010
Rencontre de troisième type avec une chatte névrotique
Je ne peux m'empêcher de partager sur ce modeste blog la vie de la maison. Episode 1: la chatte. Qui est sensée se prénommer Piera, Morocha, ou le chat, selon l'humeur. Mademoiselle mange SA viande deux fois par jour, du steak s'il-vous-plaît... Car il paraît que Mademoiselle tombe malade si elle mange toute autre nourriture. Et, non seulement Mademoiselle a des goûts de luxe, mais en plus elle se montre autoritaire pour obtenir son bout de viande. Elle gueule tous les jours; devant ta fenêtre le matin, quand tu veux traîner au lit, et dans la cuisine le soir, quand tu veux manger tranquille. Et il n'y a pas que la chatte qui gueule dans cette maison...
Pour en revenir à Piera-Morocha-la chatte, cette pauvre bête a été cédée à la communauté et apparemment a un certain passé. Elle souffre de tics de type névrotique et de tocs assez mastoques. Quelle toque! Cette idiote de chatte s'est faite rétamer par un autre animal (mordue par un rat selon Pepe...) et sa chair a été exposée à vif durant une semaine. Heureusement, docteur Fernando propose la thérapie de la maison: verser de l'alcool sur la plaie béante. Autant dire que je n'ai pas participé aux réjouissances.
Bon, je la critique, je dis que la déteste, mais je serai très malheureuse le jour où elle ne sera plus là...
dimanche 9 mai 2010
Rencontre Suisse-Argentine
Hola queridos!
Que m'est-il arrivé de si intéressant, pour que je me sente obligée de vous le faire partager? D'abord la soeur Rosana m'a de nouveau posé un lapin (quelle petite terrible, cette soeur!). Samedi, Ludivine m'a accompagnée jusqu'au centre où je donne mes cours d'anglais et de choeur, afin de rencontrer Carlitos, celui qui fait chanter les enfants. Mais pas de Carlitos au rendez-vous...Pour la deuxième fois en deux semaines...La soeur devait lui transmettre le message durant la semaine et me redire si c'était bon...
Aujourd'hui, nous avons rencontré une descendante de Valaisans, dénommée Donnet. Et là, j'avoue que ça valait le détour. Plus nationaliste, tu peux difficilement trouver...en Suisse. Incroyable! Quand nous arrivons chez elle, nous remarquons un autocollant "Suiza" sur sa voiture. Elle nous accueille, tout de rouge vêtue, avec un tee-shirt arborant une magnifique croix suisse sur le devant et son nom de jeune fille (Donnet) dans le dos. Imparable! Durant le repas, elle ne parle que de la Suisse, de son voyage en Suisse, de son attachement à notre pays, du festival folklorique suisse qui a lieu dans son village natal (où l'on mange la spécialité de Suisse...la choucroute!!!). Les gens cultivent le mythe de la terre de leurs ancêtres à un degré inimaginable chez nous.
Elle est donc contente d'accueillir deux Suissesses chez elle. De notre côté, nous avons passé un moment très agréable et nous avons eu l'occasion de sortir de Santa Fe, d'aller dans un quartier tranquille, propre. La senora Donnet souhaite inviter les deux autres Suisses de la maison. Ce serait sympathique d'y retourner et d'y manger une raclette (avec des fromages argentins).
A bientôt queridos. Cette fois, je vous livre une ou deux photos.
Sur cette image, Ludivine, la senora Donnet et moi
Bibiana (la nièce, qui travaille avec moi à la pastorale de l'enfance), la senora Donnet et moi
Que m'est-il arrivé de si intéressant, pour que je me sente obligée de vous le faire partager? D'abord la soeur Rosana m'a de nouveau posé un lapin (quelle petite terrible, cette soeur!). Samedi, Ludivine m'a accompagnée jusqu'au centre où je donne mes cours d'anglais et de choeur, afin de rencontrer Carlitos, celui qui fait chanter les enfants. Mais pas de Carlitos au rendez-vous...Pour la deuxième fois en deux semaines...La soeur devait lui transmettre le message durant la semaine et me redire si c'était bon...
Aujourd'hui, nous avons rencontré une descendante de Valaisans, dénommée Donnet. Et là, j'avoue que ça valait le détour. Plus nationaliste, tu peux difficilement trouver...en Suisse. Incroyable! Quand nous arrivons chez elle, nous remarquons un autocollant "Suiza" sur sa voiture. Elle nous accueille, tout de rouge vêtue, avec un tee-shirt arborant une magnifique croix suisse sur le devant et son nom de jeune fille (Donnet) dans le dos. Imparable! Durant le repas, elle ne parle que de la Suisse, de son voyage en Suisse, de son attachement à notre pays, du festival folklorique suisse qui a lieu dans son village natal (où l'on mange la spécialité de Suisse...la choucroute!!!). Les gens cultivent le mythe de la terre de leurs ancêtres à un degré inimaginable chez nous.
Elle est donc contente d'accueillir deux Suissesses chez elle. De notre côté, nous avons passé un moment très agréable et nous avons eu l'occasion de sortir de Santa Fe, d'aller dans un quartier tranquille, propre. La senora Donnet souhaite inviter les deux autres Suisses de la maison. Ce serait sympathique d'y retourner et d'y manger une raclette (avec des fromages argentins).
A bientôt queridos. Cette fois, je vous livre une ou deux photos.
Sur cette image, Ludivine, la senora Donnet et moi
Bibiana (la nièce, qui travaille avec moi à la pastorale de l'enfance), la senora Donnet et moi
Leçon de braquage à la prison des jeunes
Hola los Suizos!
Vendredi, nous sommes retournée à la prison des mineurs de Las Flores, Ludivine et moi. Gustavo, le responsable de l'atelier, a préparé du matériel et un sujet d'improvisation théâtrale. Nous passons d'abord dans le patio des jeunes de 18 ans, boire un maté et discuter. Gustavo leur propose un exercice: choisir une image et dire en quoi elle les représente. La plupart choisit des images en rapport avec la famille.
Ensuite, nous allons dans le patio (une cour) réservée aux jeunes de 16 ans. Ceux-ci sont plus vifs et se prêtent plus difficilement au jeu. L'un des exercices consiste à inventer une situation et à la jouer. L'un des adolescents imite alors une scène de braquage d'un magasin de vêtement d'un réalisme saisissant. Durant cet exercice, le même jeune rejoue une scène de braquage, puis une scène de racket, toutes avec un révolver. Durant l'une des scènettes, la peur se lit sur le visage de Gustavo, qui joue le rôle de la victime. Pendant quelques secondes, il ne contrôle plus la situation; il est la victime et l'adolescent est celui qui tient l'arme. La frontière entre réalité et fiction n'existe plus. Et je dois dire que j'ai ressenti une impression bizarre. En tout cas, je connais maintenant deux ou trois petits trucs pour réussir un braquage.
Voilà, je vous livre un texte très court, et sans photos. En effet, il m'est impossible de prendre des photos tant que je ne connais pas bien les gens. Question de respect.
Besos
Vendredi, nous sommes retournée à la prison des mineurs de Las Flores, Ludivine et moi. Gustavo, le responsable de l'atelier, a préparé du matériel et un sujet d'improvisation théâtrale. Nous passons d'abord dans le patio des jeunes de 18 ans, boire un maté et discuter. Gustavo leur propose un exercice: choisir une image et dire en quoi elle les représente. La plupart choisit des images en rapport avec la famille.
Ensuite, nous allons dans le patio (une cour) réservée aux jeunes de 16 ans. Ceux-ci sont plus vifs et se prêtent plus difficilement au jeu. L'un des exercices consiste à inventer une situation et à la jouer. L'un des adolescents imite alors une scène de braquage d'un magasin de vêtement d'un réalisme saisissant. Durant cet exercice, le même jeune rejoue une scène de braquage, puis une scène de racket, toutes avec un révolver. Durant l'une des scènettes, la peur se lit sur le visage de Gustavo, qui joue le rôle de la victime. Pendant quelques secondes, il ne contrôle plus la situation; il est la victime et l'adolescent est celui qui tient l'arme. La frontière entre réalité et fiction n'existe plus. Et je dois dire que j'ai ressenti une impression bizarre. En tout cas, je connais maintenant deux ou trois petits trucs pour réussir un braquage.
Voilà, je vous livre un texte très court, et sans photos. En effet, il m'est impossible de prendre des photos tant que je ne connais pas bien les gens. Question de respect.
Besos
jeudi 6 mai 2010
Bienvenue chez les chtis
Hola!
Como anda? Ici en Argentine, les gens remplacent les "LL" et les "Y" par des "che", ce qui rend leur accent difficile à comprendre au début. Ok, pas de problème, j'étais prévenue avant d'arriver. Les problèmes d'incompréhension ne viennent pas forcément de la langue, mais de la différence de mentalité. Commençons par mes taller (à prononcer tachère) d'anglais: je suis sensée faire de l'appui scolaire les mardis matins et les mercredis après-midi. La soeur me fait venir le mardi matin, mais pas un enfant n'est présent à l'atelier. Bon... Une demie-heure plus tard, elle me trouve 4 gosses qui n'ont jamais fait d'anglais; et je n'avais pas le matériel adéquat évidemment (j'avais préparé durant 2heures une activité que je n'ai pas pu faire avec ce groupe). Le groupe du mercredi est meilleur, heureusement. Le samedi 1er mai, je suis sensée rencontrer un animateur à 16h00, toujours au même endroit. La soeur me donne le rendez-vous, me fait deux rappels durant la semaine précédente. Le jour j, qui est un jour férié, peu de bus circulent. Donc, nous nous tapons 45 minutes de trajet à pied, en plein soleil, Noelia et moi. Quand nous arrivons au lieu-dit, l'animateur n'est pas là, car il a pris congé pour cause de jour férié... La soeur avait oublié ce petit détail. Bon, bon... J'apprends la patience depuis que je suis arrivée ici...
Mais je tiens à souligner que ces petits exemples ne concernent pas les responsables des pastorales qui font un boulot énorme et prennent la peine de nous trouver des activités. La responsable de la pastorale de l'enfance à risque se nomme Alejandra. Elle trouve toujours un moment pour parler avec les bénévoles, nous encourager. Elle rayonne, semble heureuse de faire ce travail, même si les gens qu'elle rencontre vivent des situations très difficiles (histoire de viols, de violence...). J'apprécie énormément de pouvoir la côtoyer.
La responsable de la pastorale pénitentiaire, Martha, est incroyablement efficace. A peine tu as fait une demande, elle obtient l'autorisation pour le lendemain ou voire l'après-midi même. Les bénévoles de la pastorale pénitentiaire sont impressionnants. Car les gens qu'ils vont visiter, sur leur temps libre, vivent dans des conditions extrêmes.
Ainsi, Ludivine et moi, avons visité un commissariat cet après-midi. Les prisonniers qui vivent dans les commissariats sont en attente d'être transférés dans une prison. Quand tu entres dans le bâtiment, tu dois laisser ton natel et tes clefs à l'entrée. L'endroit a l'air normal, pas glauque du tout. Alors, tu entres dans une cour et tu aperçois une cage, avec sept types à l'intérieur, à la vue de tous. Plus dégradant, tu peux difficilement trouver... En fait, il s'agit d'une maison minuscule, qui a un patio à l'avant, puis trois pièces à l'arrière (deux chambres et une salle de bain). Les chambres et la salle de bain n'ont pas de porte mais des barreaux, tout comme le patio. Quand tu parles avec les prisonniers, tu entres dans le patio (jamais dans les chambres)et le gardien t'enferme avec eux. Nous étions quatre aujourd'hui, Blanca, José, Ludivine et moi. Blanca a abordé un texte de la Bible avec les prisonniers, a parlé de l'espérance... Les jeunes ont eu des réponses étonnantes, émouvantes aussi. En fait, ils attendent la visite de la pastorale avec impatience, car disent-ils, ils peuvent parler d'autre chose que des histoire de la rue. Et la rue, ici, n'a pas d'équivalence en Suisse. Un jeune, âgé de 18 ans, nous montre les marques des trois balles qu'il a reçues dans le ventre...Plusieurs des prisonniers sont déjà passés par Corenda (la plus grande prison de Santa Fe). L'appel de la rue, une fois dehors...
Je vais retourner les mardis après-midi dans un autre commissariat avec Blanca et un bénévole argentin. Je pars aussi demain pour l'atelier de théâtre à la prison des jeunes de Las Flores, où je me suis rendue la semaine passée avec Ludivine. La collaboration avec Gustavo, le bénévole argentin, semble prometteuse. Les expériences vécues durant les weekends de préparation de Voyage-Partage vont m'être très utiles.
Voilà, le texte est un peu décousu, j'espère que vous n'avez pas perdu le fil.
Chao
Como anda? Ici en Argentine, les gens remplacent les "LL" et les "Y" par des "che", ce qui rend leur accent difficile à comprendre au début. Ok, pas de problème, j'étais prévenue avant d'arriver. Les problèmes d'incompréhension ne viennent pas forcément de la langue, mais de la différence de mentalité. Commençons par mes taller (à prononcer tachère) d'anglais: je suis sensée faire de l'appui scolaire les mardis matins et les mercredis après-midi. La soeur me fait venir le mardi matin, mais pas un enfant n'est présent à l'atelier. Bon... Une demie-heure plus tard, elle me trouve 4 gosses qui n'ont jamais fait d'anglais; et je n'avais pas le matériel adéquat évidemment (j'avais préparé durant 2heures une activité que je n'ai pas pu faire avec ce groupe). Le groupe du mercredi est meilleur, heureusement. Le samedi 1er mai, je suis sensée rencontrer un animateur à 16h00, toujours au même endroit. La soeur me donne le rendez-vous, me fait deux rappels durant la semaine précédente. Le jour j, qui est un jour férié, peu de bus circulent. Donc, nous nous tapons 45 minutes de trajet à pied, en plein soleil, Noelia et moi. Quand nous arrivons au lieu-dit, l'animateur n'est pas là, car il a pris congé pour cause de jour férié... La soeur avait oublié ce petit détail. Bon, bon... J'apprends la patience depuis que je suis arrivée ici...
Mais je tiens à souligner que ces petits exemples ne concernent pas les responsables des pastorales qui font un boulot énorme et prennent la peine de nous trouver des activités. La responsable de la pastorale de l'enfance à risque se nomme Alejandra. Elle trouve toujours un moment pour parler avec les bénévoles, nous encourager. Elle rayonne, semble heureuse de faire ce travail, même si les gens qu'elle rencontre vivent des situations très difficiles (histoire de viols, de violence...). J'apprécie énormément de pouvoir la côtoyer.
La responsable de la pastorale pénitentiaire, Martha, est incroyablement efficace. A peine tu as fait une demande, elle obtient l'autorisation pour le lendemain ou voire l'après-midi même. Les bénévoles de la pastorale pénitentiaire sont impressionnants. Car les gens qu'ils vont visiter, sur leur temps libre, vivent dans des conditions extrêmes.
Ainsi, Ludivine et moi, avons visité un commissariat cet après-midi. Les prisonniers qui vivent dans les commissariats sont en attente d'être transférés dans une prison. Quand tu entres dans le bâtiment, tu dois laisser ton natel et tes clefs à l'entrée. L'endroit a l'air normal, pas glauque du tout. Alors, tu entres dans une cour et tu aperçois une cage, avec sept types à l'intérieur, à la vue de tous. Plus dégradant, tu peux difficilement trouver... En fait, il s'agit d'une maison minuscule, qui a un patio à l'avant, puis trois pièces à l'arrière (deux chambres et une salle de bain). Les chambres et la salle de bain n'ont pas de porte mais des barreaux, tout comme le patio. Quand tu parles avec les prisonniers, tu entres dans le patio (jamais dans les chambres)et le gardien t'enferme avec eux. Nous étions quatre aujourd'hui, Blanca, José, Ludivine et moi. Blanca a abordé un texte de la Bible avec les prisonniers, a parlé de l'espérance... Les jeunes ont eu des réponses étonnantes, émouvantes aussi. En fait, ils attendent la visite de la pastorale avec impatience, car disent-ils, ils peuvent parler d'autre chose que des histoire de la rue. Et la rue, ici, n'a pas d'équivalence en Suisse. Un jeune, âgé de 18 ans, nous montre les marques des trois balles qu'il a reçues dans le ventre...Plusieurs des prisonniers sont déjà passés par Corenda (la plus grande prison de Santa Fe). L'appel de la rue, une fois dehors...
Je vais retourner les mardis après-midi dans un autre commissariat avec Blanca et un bénévole argentin. Je pars aussi demain pour l'atelier de théâtre à la prison des jeunes de Las Flores, où je me suis rendue la semaine passée avec Ludivine. La collaboration avec Gustavo, le bénévole argentin, semble prometteuse. Les expériences vécues durant les weekends de préparation de Voyage-Partage vont m'être très utiles.
Voilà, le texte est un peu décousu, j'espère que vous n'avez pas perdu le fil.
Chao
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