Hola los Suizos!
Que dire de tant passionnant pour justifier l'existence de ce blog? J'ai eu un autre exemple de l'absurdité du système pénitentiaire argentin. Nous avons rencontré, il y a deux semaines, un jeune désespéré de 18 ans au commissariat 5a. Il s'isolait des autres prisonniers, refusait de parler, se recroquevillait sur lui-même. L'adolescent avait deux larmes tatouées sur le visage, signe prémonitoire sans doute. Quand nous sommes revenus la semaine suivante, le jeune n'était plus là. Il s'était ouvert les veines et pendu. Il a survécu... Dans la "pièce" principale de la cellule (où s'entassent les prisonniers), des fils électriques pendent au plafond. Par contre, on demande aux prisonniers d'enlever les lacets de leurs chaussures. Juste au cas où...
Lors de la visite de la pastorale au commissariat, nous avons abordé des thèmes profonds; les prisonniers sont émus. Après une leçon aussi intense, je me sens capable d'aimer mon pire ennemi d'un amour inconditionnel, sans déconner.
Mais après la théorie, voilà la pratique. Et là, ça coince. Une personne de la communauté a commis un acte lamentable. A peine rentrée du commissariat, je suis prête à aller parler à cette personne, à comprendre les raisons de son acte. Mais je m'aperçois rapidement qu'elle nous ment, depuis que nous la connaissons en somme. Or mes bonnes intentions se sont effilochées aussi vite que les vêtements de mauvaise qualité que l'on trouve ici. Cet incident a eu l'avantage de nous ouvrir les yeux. Nous avons compris que de beaux sourires et de bonnes intentions peuvent cacher autre chose. Cela ne signifie pas qu'il faut se méfier de tout le monde. Comme le dit la soeur Rosana, "gardez un coeur ouvert et une attitude prudente". Quant à la personne qui refuse de reconnaître sa culpabilité, qu'elle aille se faire voir chez les Spartiates ou chez les Schtroumpfs, je m'en fous. Le pardon, on ne le donne pas inconditionnellement. Il se mérite.
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