mercredi 12 mai 2010

Des prisonniers et des victimes

Hola papachos!

Au lieu d'écrire des stupidités (sur un CHAT, on n'a pas idée!), j'aurais mieux fait de donner des nouvelles de mes activités. Que se paso? Mardi, je suis allée visiter des prisonniers dans un autre commissariat, le 5a. Et si le 8a paraissait triste, le 5a est carrément sinistre. C'est fou, tu crois t'être habitué à un état de fait, et tu t'aperçois que dans l'horreur, l'homme n'a pas de limites. Mais ce fut tout de même comique quand la gardienne a trituré le cadenas pendant 10 minutes car elle ne trouvait pas la bonne clef! Quand on entre visiter les prisonniers, les gardes nous enferment avec eux. Comme à l'autre commissariat. Mais cette fois, l'endroit est minuscule, la lumière du soleil n'entre pas, et l'impression d'enfermement est beaucoup plus forte. Les 5 premières minutes, j'ai du ignorer un fort sentiment de claustrophobie. J'étais assise par terre, sur une chaise en plastique pour enfant, pendant que Blanca bavardait avec les prisonniers, toujours en partant d'un texte biblique. Les quatre hommes étaient tristes, très tristes. L'un des prisonniers, un jeune de 18 ans, est resté recroquevillé durant toute la visite, n'a pas dit un mot, s'est mis à pleurer. Un autre nous a parlé de sa mère et avait les larmes aux yeux. Je me sentais vraiment mal. Blanca parlait de la possibilité de changer et là, un jeune s'est mis à dire que c'était impossible. Son père et ses frères sont en prison et lui continue sur la même pente. Que faire?
Les gens que nous avons rencontré viennent, en partie, des quartier où nous travaillons avec la pastorale de l'enfance à risque. L'un des enfants que j'ai eu dans ma chorale cet après-midi a vu son père se faire abattre devant lui. Je rencontre les deux parties avec les pastorales: les victimes et ceux qui commettent l'acte. Et pour moi, ce sont les deux fois des êtres humains. La soeur responsable du lugar Corazon de Maria (où je donne les cours d'anglais et le choeur) m'explique que dans le quartier, les règlements de compte sont fréquents, tout comme la drogue, la prostitution... Elle me dit: "Nous faisons ce que nous pouvons, mais nous ne pouvons pas soulager tous les maux dont souffre ce quartier. Impossible".
J'aime beaucoup cette soeur, même si elle a tendance à me poser des lapins. La dernière blague en date: nous avons du donner le cour d'anglais dans la CHAPELLE car la soeur n'avait plus la clef pour ouvrir la salle. Et avec l'écho, c'était juste tordant. Mais je crois que je devrais arrêter de me comporter en bonne Suissesse et un peu plus lâcher prise.

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